Située à environ cinquante kilomètres de la capitale Conakry, la préfecture de Coyah appartient à la région de Kindia, dans l’ouest de la République de Guinée. Elle est à la fois un carrefour routier et une zone à fort potentiel, mais qui demeure aux prises avec plusieurs défis structurels.
Géographie et contexte
La préfecture bénéficie d’un relief varié : chaînes de montagnes dans sa partie nord (notamment le Mont Kakoulima à plus de 1 000 m d’altitude) et zones plus basses proches du littoral. Elle enregistre une pluviométrie importante (>3 000 mm/an) ce qui lui confère un bon potentiel agricole mais expose aussi à des risques naturels élevés. La préfecture est subdivisée en plusieurs sous-préfectures notamment Coyah-Centre, Kouriah, Manéah et Wonkifong.
Développement : initiatives encourageantes
Dans une dynamique de modernisation, plusieurs infrastructures et projets ont vu le jour :
L’Institut National de la Santé Publique (INSP) de Coyah a été inauguré en novembre 2024 sur une superficie de 4,5 hectares à Kakoulimayah, marquant une avancée pour le système de santé publique de la région.
Des postes de contrôle et de filtrage de la circulation ont été inaugurés en avril 2025 à Coyah et Dubréka, dans le cadre du renforcement de la sécurité routière et de l’accès à Conakry.
La société civile et les ONG ont renforcé leur présence dans la zone : la Maison des Associations et ONG de Guinée (MAOG) a installé une antenne préfectorale à Coyah pour promouvoir la bonne gouvernance et l’engagement communautaire.
Enjeux majeurs et défis persistants
Malgré ces avancées, Coyah fait face à plusieurs défis significatifs :
Risques naturels et catastrophes : Un glissement de terrain dans la sous-préfecture de Manéah dans la nuit du 20 au 21 août 2025 a fait entre 13 et 15 morts, plusieurs disparus et 22 bâtiments enfouis.
Sécurité et criminalité organisée : Lors de l’opération « Ouragan » en août 2025, neuf interpellations ont été enregistrées à Kassonyah (Coyah) pour trafic de chanvre indien et armes, mettant en lumière la vulnérabilité aux réseaux illicites.
Éducation : résultats à améliorer : Lors de l’examen d’entrée en 7ème année en 2023, Coyah a obtenu un taux de réussite de 56,66 %, au-dessus de la moyenne nationale (44,25 %) mais qui reste perfectible.
Perspectives et pistes d’action
Pour relever ces défis et valoriser pleinement le potentiel de la préfecture, plusieurs pistes peuvent être actionnées :
Développer les infrastructures de prévention des risques (eaux pluviales, stabilisation des pentes, zones protégées) pour limiter l’impact des catastrophes naturelles.
Renforcer la coopération entre autorités locales, forces de sécurité et communautés pour lutter contre la criminalité et sécuriser les axes routiers et urbains.
Poursuivre l’investissement dans l’éducation, la santé et les services publics pour renforcer le capital humain et créer un environnement favorable à l’investissement.
Encourager l’agriculture, l’agro-industrie et les petites entreprises locales, grâce à la position stratégique de Coyah près de Conakry et sur les grands axes routiers.
Conclusion
La préfecture de Coyah se trouve à un carrefour d’opportunités et de transitions. Entre sa situation géographique avantageuse, les projets en cours et les défis importants, elle incarne à la fois le potentiel d’un développement accéléré et la nécessité d’une gouvernance attentive et proactive. Pour que Coyah devienne un véritable moteur régional, l’équilibre entre investissement, prévention et participation citoyenne sera déterminant.
Par Lokombe Nkalulu
Rédacteur en chef du magazine Afriqu’Europe
