Par la rédaction du magazine Afriqu’Europe
Alors que la classe politique congolaise peine à se rassembler autour d’un projet commun, certains évoquent à nouveau le mot-clé de « dialogue ». Mais derrière ce mot souvent galvaudé, que dit réellement la Constitution de la République démocratique du Congo ? La réponse est claire : la voie de la légitimité passe par les élections.
Conscient de son impopularité croissante, le parti de l’ancien Président Joseph Kabila avait, à l’époque, choisi le boycott. Une stratégie d’évitement bien connue. Mais aujourd’hui encore, à plusieurs mois des prochaines échéances électorales, certains semblent chercher à contourner les urnes.
Est-ce une raison pour transformer ce vide politique en tragédie nationale ? Le massacre de Goma, en janvier 2025 — un véritable pogrom attribué aux milices téléguidées par le régime de Kigali — en est une illustration glaçante. Faut-il rappeler que la RDC vit sous une double pression : celle de l’occupation territoriale à l’Est, et celle du désespoir social généralisé ?
Les Congolais le savent : le premier défi national reste la souveraineté. L’occupation de pans entiers du territoire par des forces étrangères — notamment rwandaises — est un affront qui doit cesser. Le second enjeu, tout aussi fondamental, est le quotidien du citoyen. Santé, éducation, emploi, sécurité alimentaire… Ceux qui prétendent incarner l’alternative doivent avoir le courage de se présenter devant le peuple, dans les urnes.
Faut-il craindre une manipulation du processus électoral par le pouvoir en place ? C’est possible. Mais l’histoire récente démontre que les peuples organisés, mobilisés en mouvements citoyens et partis politiques cohérents, peuvent faire bouger les lignes. Pourquoi les Congolais ne pourraient-ils pas bâtir, eux aussi, un processus électoral digne, crédible, et respecté de tous ?
Non, le « dialogue » ne saurait devenir un prétexte à l’usurpation du pouvoir par une élite déconnectée. La Constitution, elle, ne fait pas dans l’ambiguïté : c’est par les élections que se forge la légitimité politique.
Le Congo ne doit plus être l’otage des ambitions d’une minorité. Assez de cette tentative sournoise d’imposer au peuple la volonté d’une clique !
