Paris, le 12 juin 2025 — Une rencontre diplomatique de haute intensité s’est tenue entre le Premier Vice-président de l’Assemblée nationale de la République Démocratique du Congo (RDC), accompagné des députées Geneviève Inagosi Bulo-Ibambi Kassongo et Anastasie Moleko Moliwa, ainsi que des membres de son cabinet, et M. Bruno Fuchs, président de la Commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale française.
La réunion, marquée par une franchise rare dans les échanges bilatéraux, a porté sur deux sujets sensibles :
la position de la France face à l’agression du Rwanda contre la RDC, et la question de la Francophonie au regard du sommet prévu à Kigali.
Crise sécuritaire dans l’Est de la RDC : la France interpellée
Le Premier Vice-président congolais a dénoncé avec force ce qu’il considère comme une complaisance de la France à l’égard du Rwanda, accusé par Kinshasa d’être l’instigateur des violences dans l’est de la RDC.
La France ferme les yeux sur les agissements du Rwanda, pourtant responsable de nombreuses exactions et de l’assassinat de deux chefs d’État en 1994 », a-t-il déclaré, en allusion au contexte historique du génocide rwandais.
Francophonie : Kigali contesté comme ville hôte
Le second point de friction a concerné l’organisation prochaine des Journées de la Francophonie à Kigali. Pour la délégation congolaise, cette décision constitue une provocation.
Comment la Francophonie peut-elle se célébrer dans un pays qui piétine les droits des francophones et joue un double jeu en Afrique centrale ?
s’est interrogé le Premier Vice-président.
Il a annoncé que la RDC ne participera pas à l’événement si celui-ci est maintenu au Rwanda, rappelant que le Congo est l’un des piliers historiques de la Francophonie.
Il a également adressé un message clair au président Emmanuel Macron, lui demandant de changer le lieu de l’événement sous peine de voir la RDC envisager son retrait de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF).
Appel à une coopération constructive
En conclusion, le Premier Vice-président de l’Assemblée nationale de la RDC a interpellé directement M. Bruno Fuchs :
Le Rwanda ne pourra jamais vous offrir ce que la RDC peut vous offrir. Nous vous invitons à investir dans notre pays, berceau de l’humanité et partenaire loyal.
Cet échange souligne les tensions croissantes entre Kinshasa et Paris, mais aussi la volonté de la RDC de défendre fermement sa souveraineté tout en appelant à un partenariat sincère avec la France.
Lokombe Nkalulu
Rédacteur en chef, Magazine Afriqu’Europe
