
Par Lokombe Nkalulu, Rédacteur en chef du magazine Afriqu’Europe
Publié le 12 juin 2025 à 13h05
Luxembourg – C’est dans un esprit d’ouverture, de vérité et de partenariat stratégique que s’est déroulée la visite officielle d’une délégation parlementaire de la République Démocratique du Congo (RDC), conduite par l’honorable Isaac Jean-Claude Tshilumbayi Musawu, Premier Vice-Président de l’Assemblée nationale. Du 9 au 11 juin 2025, les représentants congolais ont multiplié les rencontres de haut niveau avec les institutions politiques, diplomatiques et économiques du Grand-Duché du Luxembourg.

Un moment fort de diplomatie parlementaire, placé sous le signe d’une coopération renouvelée et d’une quête commune de stabilité, de vérité historique et d’opportunités économiques mutuellement bénéfiques.

Un dialogue politique approfondi et engagé
La mission a débuté le 10 juin par un échange officiel avec l’honorable Gusty Graas, Président de la Commission des Affaires étrangères du Parlement luxembourgeois. L’entretien a porté sur les défis géopolitiques de la région des Grands Lacs, mais aussi sur la place croissante de la RDC dans les dynamiques africaines et internationales.

Le 11 juin, la délégation congolaise a été successivement reçue par M. Arnaud Delestienne, Directeur des marchés de capitaux internationaux de la Bourse du Luxembourg, Mme Jeanne Crauser, Ambassadrice non résidente auprès de l’Union Européenne et de l’Union Africaine, et les Vice-Présidents de la Chambre des Députés. À 14h, l’Assemblée parlementaire luxembourgeoise, présidée par M. Claude Wiseler, a accueilli une session exceptionnelle d’échanges.

Vérité et courage : les mots qui ont marqué l’hémicycle
Face à ses homologues, le Premier Vice-Président Tshilumbayi Musawu a dressé un tableau lucide de la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC, dénonçant la désinformation orchestrée par le Rwanda pour justifier ses ingérences armées.
Ce sont des prétextes mensongers, visant à fragiliser la RDC, à s’immiscer dans ses structures politiques et militaires , a-t-il déclaré.

Des propos d’une franchise rare, qui ont suscité une émotion palpable chez plusieurs députés luxembourgeois. Certains, bouleversés, n’ont pas caché leurs larmes en entendant les récits de souffrance du peuple congolais.
Dans une réponse empreinte de gravité et de solidarité, Claude Wiseler a rappelé l’importance d’avoir un lien direct avec les réalités du terrain :

Nous voulons comprendre au-delà des médias et des canaux diplomatiques officiels. La vérité est essentielle pour bâtir la paix.
Investir au Congo : un appel à la responsabilité
Au-delà de la dénonciation des injustices, la délégation congolaise a plaidé pour une coopération économique plus audacieuse. Le Premier Vice-Président a souligné les nombreuses réformes structurelles engagées par le pays pour sécuriser et encourager les investissements : stabilisation du cadre juridique, incitations fiscales, ouverture du marché des capitaux, etc.

Il faut avoir le courage d’investir en RDC. Notre pays est riche, jeune, dynamique. Nous avons besoin de partenaires sincères, pas de protecteurs.
Cet appel a trouvé écho lors de la rencontre avec Mme Cindy Tereba, Directrice des affaires internationales de la Chambre de commerce du Luxembourg, qui a exprimé un réel intérêt pour renforcer les échanges économiques et mobiliser des fonds européens en faveur de projets durables en RDC.

Un avenir partagé, enraciné dans le respect mutuel
La visite s’est conclue sur une note d’espoir et de volonté commune. Le Congo est prêt à s’ouvrir davantage à l’Europe, dans le respect de sa souveraineté et de son identité. Et le Luxembourg semble disposé à accompagner cette marche vers un développement inclusif.
Beaucoup de gens veulent un Congo faible. Mais un Congo fort n’empêche personne de faire des affaires , a insisté M. Tshilumbayi Musawu, déterminé à défendre une image renouvelée de son pays.

Un partenariat d’avenir se dessine entre le Congo et le Luxembourg : fondé sur la vérité, le dialogue, la solidarité et l’investissement durable. Une dynamique à suivre de près, dans un monde où la voix des peuples doit retrouver sa place au cœur de la diplomatie internationale.