Un rapport confidentiel commandité par la Banque mondiale et transmis à la présidence congolaise révèle que l’Angola a tiré d’importants bénéfices de l’exploitation de blocs pétroliers situés dans des zones maritimes que la RDC pourrait revendiquer. Entre 2009 et 2021, les pertes pour la RDC sont estimées à près de 78,8 milliards de dollars, selon ce document remis en août 2022 au président Félix Tshisekedi. Pourtant, aucune action judiciaire ou diplomatique n’a été entreprise depuis.
Réalisé pour le Conseil présidentiel de veille stratégique dirigé par François Muamba, ce rapport souligne que les calculs sont basés sur des estimations minimales de production pétrolière et gazière. Il alerte sur l’urgence de saisir une juridiction internationale ou de négocier rapidement avec Luanda, avant l’épuisement programmé des gisements d’ici 2032.
Les blocs concernés – notamment les blocs 15, 15/06 et 31 – se trouvent au large du Kongo Central, dans la Zone d’intérêt commun (ZIC) instaurée en 2007. Celle-ci devait garantir une répartition équitable entre Sonangol (Angola) et Sonahydroc (RDC), mais les accords n’ont jamais été respectés. Luanda a préféré s’appuyer sur des accords opaques, notamment avec des proches de l’ex-président Joseph Kabila, comme Dan Gertler.
Pendant que l’Angola mène une mission de médiation régionale sous l’égide de l’Union africaine, et déploie des troupes à l’est du Congo, le silence de Kinshasa sur ce contentieux pétrolier interroge. D’autant que les revenus projetés entre 2022 et 2032 pourraient encore rapporter plus de 15 milliards de dollars aux compagnies pétrolières étrangères déjà à l’œuvre.
Le temps presse, avertit le rapport : si la RDC ne défend pas ses droits, elle risque de perdre définitivement ses ressources offshore.
Lady Zola