
Il y a des moments dans la vie où l’histoire personnelle rejoint la grande histoire du sport. Pour Pierre Kompany, père de Vincent Kompany, la victoire récente de son fils en tant qu’entraîneur du FC Bayern Munich représente bien plus qu’un simple exploit footballistique. C’est une consécration.

C’est un moment très spécial pour nous, un moment inoubliable , confie-t-il avec émotion.
J’étais là lorsqu’il a soulevé des trophées à Manchester City en tant que joueur, puis à Burnley en tant qu’entraîneur, mais le Bayern, c’est autre chose. C’est l’apogée du football mondial.
Pour la famille Kompany, dont le parcours est marqué par la résilience et le travail acharné, ce triomphe a une portée symbolique immense. Quand on regarde d’où l’on vient, tout ce que l’on a traversé… C’est la plus belle des récompenses », ajoute Pierre.
Lorsqu’il a appris le transfert de son fils au Bayern, Pierre Kompany a ressenti à la fois de la fierté et une lucidité paternelle. J’étais heureux, bien sûr. Mais je savais d’emblée que ce serait un immense défi. Vincent n’avait que 38 ans, et le voilà à la tête de l’un des plus grands clubs du monde. C’est une responsabilité colossale.
Pourtant, il ne doutait pas de la capacité de son fils à relever ce nouveau défi. L’exigence, la rigueur et la discipline qui le caractérisaient déjà en tant que joueur se sont intensifiées. « Il travaille sans relâche. Il est souvent au centre d’entraînement dès l’aube, et rentre parmi les derniers. Il donne tout, même au prix d’un quotidien où il voit peu ses enfants.
Ce parcours reste néanmoins ancré dans les racines. Pierre Kompany souligne avec tendresse l’attachement de Vincent à son passé et à ses proches. Son ami d’enfance, Rodyse Munienge, fait toujours partie de son entourage professionnel.
Rodyse était notre voisin. Il jouait souvent avec les enfants. C’est un frère pour Vincent. Il l’a accompagné à Hambourg en 2006 et continue aujourd’hui de veiller sur lui au Bayern.
Un autre épisode, plus ancien, révèle à quel point le destin aurait pu s’écrire différemment. Pierre se souvient de sa rencontre avec Uli Hoeneß, légende du Bayern Munich : Vincent n’était encore qu’un adolescent lorsqu’Hoeneß l’a repéré lors d’un tournoi. Il m’a donné sa carte pour qu’on l’appelle. Mais nous avons choisi qu’il finisse d’abord ses études. C’était notre priorité.
Aujourd’hui, près de vingt ans plus tard, Vincent Kompany est bien arrivé au Bayern — non pas comme jeune espoir, mais comme entraîneur principal. Et pour Pierre Kompany, c’est bien plus qu’un accomplissement sportif. C’est le sommet d’un rêve devenu réalité.
Lokombe Nkalulu Rédacteur en chef du magazine Afriqu’Europe