
Belgian Foreign Minister Karel De Gucht in Vienna, 12 January 2006.
L’ancien commissaire européen au commerce et ex-ministre belge des Affaires étrangères, Karel De Gucht, a vivement critiqué les récentes déclarations de l’ancien président congolais Joseph Kabila, qu’il qualifie d’égocentriques et détachées des véritables préoccupations du peuple congolais.
Dans une intervention remarquée, De Gucht a rappelé que Kabila incarne un pur produit de la politique congolaise autoritaire, ayant instauré un climat de répression et d’exil forcé pour de nombreux opposants politiques. Il a notamment mis en lumière les événements tragiques de 2015, où la Garde républicaine sous les ordres de Kabila avait tiré à balles réelles sur des citoyens congolais en plein jour.
Un Appel au Gouvernement de Kinshasa
Face à ce sombre bilan, Karel De Gucht exhorte les autorités congolaises à retirer à Joseph Kabila son statut de sénateur à vie, un privilège qu’il estime injustifiable au vu des antécédents de l’ancien président. Il appelle également à une réévaluation des conséquences politiques de son régime, insistant sur la nécessité d’un examen approfondi des violations des droits humains et des crimes politiques commis sous son mandat.
Des Preuves à l’Union Européenne
Allant plus loin, De Gucht se dit prêt à soumettre des preuves accablantes à l’Union européenne, notamment des attestations de ressortissants belges ayant été tués ou torturés sous le régime de Kabila. Une initiative qui pourrait raviver les tensions entre Bruxelles et Kinshasa, mais surtout relancer le débat sur la responsabilité de l’ancien chef de l’État congolais dans les violences politiques et les atteintes aux droits fondamentaux.
Alors que le gouvernement congolais reste pour l’instant silencieux sur ces déclarations, cette intervention de l’ancien haut responsable européen pourrait bien relancer le débat sur l’impunité des anciens dirigeants en République démocratique du Congo.
Rédaction MAE