
Et bien voilà. Les Américains viennent une fois de plus nous faire la leçon. D’un côté, l’Europe n’est pas conviée aux négociations de paix entre la Russie et l’Ukraine, mais de l’autre, elle doit assurer la sécurité de Kiev, sans pour autant agir sous la bannière de l’OTAN. En clair, c’est à elle de payer, de se sacrifier, tout en restant dans l’ombre des décisions prises à Washington.
Et que fait l’Union européenne face à cette injonction paradoxale ? Elle pleurniche, la queue entre les jambes, incapable d’assumer une véritable autonomie stratégique. Son rêve de puissance semble toujours écrasé sous le poids de la soumission diplomatique.
Et Napoléon, alors ? Où est passée cette arrogance historique dont certains dirigeants français aiment se réclamer ? À l’heure où l’Europe devrait faire entendre sa voix, elle reste silencieuse, prise dans un étau où elle se contente de suivre les directives dictées d’outre-Atlantique.
Une situation qui en dit long sur l’état actuel des rapports de force mondiaux et sur l’érosion progressive de la souveraineté européenne face aux grandes puissances.
Lokombe Nkalulu
Rédacteur en chef du magazine Afriqu’Europe