Emmanuel Macron a estimé lundi que l’Afrique ne devait plus être un “pré carré“, annonçant une prochaine “diminution visible” des effectifs militaires français sur le continent et plaidant pour une relation “équilibrée” basée sur des “investissements” plus que sur des aides.
Sur le plan militaire
“La transformation débutera dans les prochains mois avec une diminution visible de nos effectifs et une montée en puissance dans ces bases de nos partenaires africains“, a déclaré le chef de l’État français, dans un discours prononcé à la veille d’une tournée africaine. Il a promis que cette évolution serait accompagnée d’un effort accru de la France en matière de formation et d’équipement.
L’Hexagone déploie encore quelque 3.000 militaires dans la région, notamment au Niger et au Tchad, après y avoir compté jusqu’à 5.500 hommes.
Sur le plan financier
Emmanuel Macron a demandé de passer d’une “logique” d’aide à celle d’investissement, plaidant pour “une nouvelle relation équilibrée, réciproque et responsable” avec les pays du continent africain.
Le président français a dit faire preuve “d’une profonde humilité face à ce qui se joue sur le continent africain“, “une situation sans précédent dans l’histoire” avec “une somme de défis vertigineux.“
“Du défi sécuritaire climatique au défi démographique avec la jeunesse qui arrive et à laquelle il faut proposer un avenir pour chacun des États africains“, a-t-il énuméré, appelant à “consolider des États et des administrations, investir massivement dans l’éducation, la santé, l’emploi, la formation, la transition énergétique.“
Sur le plan culturel
Emmanuel Macron a aussi annoncé “une loi cadre” pour “procéder à de nouvelles restitutions” d’œuvres d’art “au profit des pays africains qui le demandent.” Cette loi “sera proposée dans les prochaines semaines par la ministre de la Culture à notre Parlement” et “permettra de fixer la méthodologie et les critères pour procéder” à ces restitutions, “reposant sur un partenariat culturel et scientifique pour accueillir et conserver ces œuvres“, a-t-il poursuivi.
Il a indiqué souhaiter “que cette démarche puisse s’inscrire dans une dynamique plus large et également une dynamique européenne.“
Le discours intervient aussi après la fin de l’opération antiterroriste Barkhane au Sahel et le retrait forcé des troupes françaises du Mali et du Burkina Faso. Ces deux pays sont désormais contrôlés par des juntes militaires et un sentiment d’hostilité à l’égard de la France y est vivace.